En général, les vacances étaient un lieu d’isolement moldu pour Lily. Elle renouait avec ses origines, disaient les mauvaises langues, et cela ne l’amusait plus autant qu’avant. Parce que maintenant, il y avait son père, ce père-là, qui avait pourtant profondément aimé sa fille les quinze premières années de sa vie, mais qui maintenant la méprisait avec force, la tenant pour responsable de tous les maux de la famille alors qu’il en était l’unique responsable et qu’il cherchait juste une victime innocente. Elle avait passé ces deux semaines à flâner dans les rues de la ville, évitant le parc près de l’impasse du Tisseur, sa mère le trouvant très mal fréquenté, ce qui était vrai, d’ailleurs. Elle évitait le parc, et elle évitait Severus, elle n’avait aucune envie de l’entendre dire que c’était bien fait pour Pettigrow ou des horreurs dans ce genre. Peter était son ami, peut-être pas celui de Severus, mais Lily l’aimait beaucoup, elle, et elle avait beaucoup pleuré sa mort. Elle avait failli y passer elle aussi, en plus, vu qu’elle n’était pas loin, et se rappeler que les Aurors avaient interrogé Alice et Remus lui secouaient le cœur. Dès que le sortilège avait fusé, Sirius avait eu le bon sens de la plaquer contre un mur et se coller à elle pour la protéger, imité par de nombreux élèves. Potter avait semblé soulagé de la savoir en vie, et elle aussi était contente de le savoir sauf. Mais maintenant qu’elle était chez elle, Lily avait la brutale envie de repartir dans le monde des sorciers, en dépit des risques qu’elle courait en tant que sorcière née-moldue. Mieux vaut la bêtise des sorciers que celle de son père, semblait-elle penser.

Finalement, un beau jour, la petite rousse décida qu’elle irait au chemin de traverse. Son choix avait été facilité par son père et son énième prise de tête avec sa mère, et le fait que Pétunia, sa grande sœur, approuve les dires paternels comme parole d’évangile. Oui, Lily est un monstre, oui, elle n’a rien à faire à la maison, non maman tu devrais plutôt prendre notre parti … Car Lucille Evans, sa mère, la défendait envers et contre tous, et se disputait énormément avec son mari. Elle lui reprochait de chercher une victime alors qu’il la trompait tous les jours avec sa blondasse rencontrée dans un bordel, et bien que ce soit vrai, il niait en bloc. Il avait finalement plié bagage en hurlant pour s’installer ailleurs – certainement chez sa blonde – et une Lily en larmes s’était retenue d’écrire une longue lettre à quelqu’un pour avoir un peu de réconfort. Alice, Marlene, ou même James. Elle n’avait pas écrit, se contentant d’une crise de larmes et d’un câlin monumental à Feänor, son chat fléreur, qui était venu de son pas léger comme un rêve en sentant que sa maîtresse n’allait pas bien du tout. Après avoir séché ses larmes, elle avait décidé de se changer les idées. Sa sœur étant partie chez son petit ami actuel – un certain Vernon qui ressemblait à un énorme porc – et sa mère étant repartie chercher du travail, elle se retrouvait seule, donc elle se changea, mettant sa robe de petite sorcière ainsi que sa cape, sa cravate et son écharpe de Gryffondor. Recomptant ses sous, attrapant son sac et sa baguette, elle sortit de la maison, et appela le Magicobus d’un Lumos. Direction, le chemin de traverse !

Arrivée au chemin de traverse, elle s’engouffra directement dans la grande librairie magique pour trouver quelque chose à lire. Elle voulait quelque chose de gros, de passionnant, qui lui prendrait un temps fou. Comme ça elle pourrait snober son père jusqu’à la fin des vacances, plongée dans son bouquin. Elle en trouva finalement un, dont le sujet avait l’air passionnant, pas trop cher, et elle paya le vendeur avant de glisser le pavé dans son sac, contente de sa trouvaille. Sortant de la librairie, elle remarqua enfin, avec stupéfaction, les regards en coin qu’on lui jetait. On s’attardait sur les bordures rouges de sa cape, et on se désintéressait d’elle. Certainement que si c’était coloré de vert, on se serait méfié d’elle, hm ? Remontant l’allée vers Gringotts pour poser des sous à la banque des sorciers, elle aperçut du coin de l’œil une cape noire bordée de vert qui tournait à l’angle d’une rue. Severus ? Quittant l’allée, elle tourna aussi, essayant de rattraper celui qu’elle pensait être Severus Rogue, son ami. Elle ne se rendit pas compte de suite qu’elle venait d’entrer dans l’allée des embrumes, le coin le plus mal famé de la Londres sorcière, l’endroit où on trouvait tous les magasins de magie noire rassemblés en un seul lieu, ici. L’allée des Embrumes, et elle, elle s’y baladait sans vraiment se rendre compte des risques qu’elle prenait. Une née-moldue qui se balade au milieu de cette allée, c’est un peu comme une carotte au milieu d’un terrier de lapins, une salade cernée par des escargots. Bref, la proie idéale, la victime, la née-moldue quoi. Quand elle se rendit compte que le Serpentard qu’elle suivait n’était pas du tout Severus Rogue mais quelqu’un d’autre, quelqu’un de malintentionné à son égard, la Gryffondor recula et s’enfonça dans l’ombre, le laissant passer sans être vue. Chose stupide, elle aurait mieux fait de le suivre, parce que maintenant … Elle est perdue.

Brusquement, elle sentit l’étau se refermer sur elle. Elle avait l’air bien trop perdue pour que ce soit naturel. Elle regardait de droite et de gauche pour se rappeler désespérément de quel côté elle était arrivée et sa panique devait être perceptible. Elle était seule, on le voyait aisément que personne ne l’attendait et qu’il faudrait plusieurs heures avant qu’on ne remarque son absence. Puis ses bordures rouges la marquaient trop comme étant Gryffondor. Les ennemis des Serpentard, ceux qui venaient s’alimenter ici en objets magiques la plupart du temps illégaux. Si elle avait eu des bordures vertes, on lui aurait sans doute fichu la paix, on l’aurait ignoré en imaginant qu’elle avait juste perdu son père quelque part, qu’il était quelqu’un de haut placé qui n’hésiterait pas à sévir violemment pour défendre l’honneur bafoué de sa fille. Mais une Gryffondor, perdue, quelle proie tentante ! Lily résista à l’envie stupide de marcher au hasard ou encore de demander son chemin aux sorciers qui la regardaient d’un air peu aimable, et elle retourna finalement sur ses pas, essayant de retrouver son chemin en se faisant toute petite, chose rendue difficile par son abondante crinière rousse. Quand elle se rendit compte qu’elle était suivie, la panique de Lily s’accrut. Elle était foutue. Foutue, foutue, foutue. Et quand elle manqua de peu d’être coincée dans une impasse avec eux, elle prit vraiment peur. La raison la quitta, la panique la gagna, et elle s’enfonça dans les dédales de l’allée des embrumes, complètement paniquée. Et alors qu’elle sentait l’étau se resserrer sur elle, elle eut la vision qui lui sauva la vie. Là ! une bordure rouge ! La rouquine bondit pour rattraper le Gryffondor, qu’elle connaissait très bien, en plus.

« SIRIUUUUUS ! »

Le maraudeur sursauta et se retourna, tandis que la préfète lui fonçait droit dans les bras pour quêter un peu de protection. Lily, quand elle panique, elle fait n’importe quoi. Les deux sorciers à la mine patibulaire qui la suivirent pilèrent, inquiétés par l’imposante carrure du Poursuiveur que la rouquine serrait dans ses bras comme une bouée de sauvetage.

« Sors-moi de là, pitié, sors-moi de là, j'sais pas ce qu'ils veulent, mais ils me suivent, j'me suis perdue, sors-moi de lààààà ! … »

Encore quelques mots pour comprendre qu’elle est au bord de la crise de panique ?

Les vacances étaient un moment de bonheur et d'une atroce souffrance pour Sirius. La relation qu'il entretenait avec ses parents s'était encore dégradée. Et celle avec son frère n'en parlons même pas. Régulus s'était encore fourré dans les ennuis. Il trainait de plus en plus avec les Serpentard et Sirius l'avait surpris avec un livre de magie noire dans les mains. S'en était suivit une dispute monumentale qui avait finit par convaincre Régulus que Sirius n'était pas fréquentable. Chose qui malgré leurs différents quotidien avait profondément blessé Sirius. Lui qui depuis le début s'efforçait de protéger son petit frère discrètement. Là il n'en était même plus question. Reg ne lui adressait ni un regard ni même un sourire. Au contraire il l'ignorait au maximum. Sirius espérait tout de même que son frère ne s'avisait pas de balancer sur lui des rumeurs qui briseraient ou non sa réputation. Lui qui s'était amusé depuis quatre ans avec James à se créer une image de meneurs et de séducteurs au sain de Poudlard. Il serait dommage que tous leurs efforts soient anéantis par le dernier né des Black. Bien sur personne ne pouvait certifier de la véracité des faits. Aucun élève n'avait jamais croisé Sirius avec une fille. Enfin du moins en train de l'embrasser. Et le Sorcier adorait faire planer le mystère. Bien sur le fait qu'il est passé quelques vacances chez Evans avait fait jaser. Mais qu'importe. Lily n'était pas pour lui et jamais il ne s'aviserait d'essayer de se l'approprier. Puis de toute façon elle ne l'intéressait qu'en tant qu'amie. Cette relation lui suffisait à elle seule. Ainsi donc pour en revenir aux vacances, Sirius avait décidé de s'aérer l'esprit sur le Chemin de Traverse. Muni d'un tee-shirt d'AC/DC sous une chemise ouverte, d'un jeans et de sa cape de Sorcier il s'était éclipsé grâce à la Poudre de Cheminette. James était occupé avec ses parents et s'était excusé avec une mine triste de ne pas pouvoir profiter d'une si belle journée avec lui. Lâcheur ! Même si Sirius comprenait qu'il doive passer des moments privilégiés avec ses parents il n'en était pas moins jaloux. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés en Septembre 1971 ils ne se quittaient plus. Chaque moment loin l'un de l'autre avait pour résultat une déprime atroce. James était pour Sirius vital. Rémus était lui aussi prit dans ses révisions et Sirius s'était donc retrouvé seul. Quelles superbes vacances ! D'abord ronchon de ne pas pouvoir être collé à James il s'était résigné et avait prit son mal en patience. Un tour à la boutique de Quidditch devrait lui remonter le moral. Ensuite il s'achèterait une glace chez Florian Fortarôme. Il faisait les meilleures glaces du monde Sorcier.

Une fois devant le mur qui protégé le Chemin de Traverse Sirius sorti sa baguette et tapota sur les pierres qui lui permettraient d'y accéder. Quand le chemin fut dégagé il s'y engagea et un grand sourire s'étira sur ses lèvres quand il vit l'Allée grouiller de Sorciers. Qu'est-ce qu'il adorait ça ! Bien sur le monde Moldu le fascinait. Son Oncle Alphard lui avait raconté pleins de choses passionnantes et la chambre de Sirius aux couleurs de Gryffondor regorgeaient de photographies Moldus. Des filles en bikinis, des motos qu'on appelait Harley Davin… David… Davidson ! Sirius avait toujours du mal à se souvenir de leur nom mais il les adorait. Il avait aussi accroché quelques photographies de chanteurs tels qu'AC/DC. Bien sur il ne fallait pas oublier les affiches de Quidditch et surtout les photographies de ses amis. James, Rémus & Peter. Et une de Lily avec Marlène & Alice. Mettre une photographie de Lily seule aurait rendu fou James… Black devait donc se coltiner les grimaces des deux meilleurs amies d'Evans. Ses pas l'amenèrent directement à la boutique d'accessoire de Quidditch. Les nouveautés étaient en vitrine et Sirius s'y attarda pendant presque une heure. Il avait les moyens de se payer les meilleurs balais et étaient toujours au courant de l'actualité. D'où son poste de Poursuiveur dans l'équipe de Gryffondor. Il n'était pas rare qu'il affronte Alice sur le terrain car aucun des deux n'avait envie de devoir dire à l'autre qu'il était meilleur. Une fille meilleure que Sirius ? Pff… Alors qu'il était perdu dans ses pensées il se fit bousculer par des garçons. Il se retourna en jurant et aucune surprise n’apparut dans son regard quand il aperçu des Serpentard hurlant de rire.

« Sales vermines » grogna-t-il.

Ils se croyaient vraiment supérieur à tout le monde. Qu'est-ce qu'il les détestait. Heureusement qu'il avait pu choisir Gryffondor. Jamais il ne serait retourné à Poudlard dans le cas contraire. Passer sa scolarité à Serpentard ? Non merci, plutôt mourir. Préférant marcher pour évacuer sa colère Black se dirigea vers la Gazette du Sorcier histoire de s'en acheter un exemplaire. Lorsqu'une météorite flamboyante se jeta dans ses bras Sirius mit quelques secondes à comprendre ce qu'il lui arrivait. Il avait juste eu le temps d'entendre une fille crier son nom avant. Et il adorait ça ! Ensuite il avait à peine eu le temps de se retourner et de sursauter en se la prenant de plein fouet. C'est en voyant de longs cheveux roux qu'il reconnu son amie. Un sourire étira ses lèvres alors que ses bras l'entouraient doucement.

« J'adore quand on se jette dans mes bras après avoir crié mon nom »

Sa voix était devenue langoureuse. Bien sur il la taquinait et malheureusement James n'était même pas là pour l'entendre et surtout pour voir sa chère Lily dans ses bras. Et bien tant pis il se chargerait de lui expliquer dans les détails ce long, tendre et doux moment dans les bras d'Evans. Quoique là elle le serait à l'en étouffer. Mais ça il éviterait de le signaler à Jamesounet d'amour. ♥ Il en ricanait déjà d'avance. Mais sa bonne humeur fut ternie par la voix teintée de terreur de la Gryffondor. Son regard gris devint noir comme son nom et il leva son visage fin vers l'allée des Embrumes. S'il avait pu grogner il l'aurait fait. Son côté canin avait tendance à se faire de plus en plus voyant. James disait souvent à Sirius de garder sa forme de chien tellement il trouvait son ami à l'aise une fois transformé. Mais les puces étaient un réel inconvénient. Et puis s'il devenait un chien il ne pourrait plus s'amuser autan avec James. Et le Sorcier ne pourrait le supporter. Black avait ce besoin vital d'être avec son meilleur ami. Mieux qu'une drogue, que l'oxygène, l'amour, la nourriture, la magie. Mieux que de se prélasser dans un lit. Mieux que le Quidditch même. C'était plus que de l'Amour avec un grand A. Quand il aperçu deux hommes s'enfuir il plongea sa main dans sa poche et sortit d'un geste rapide et sûr sa baguette avant de murmurer de façon presque inaudible :

« Incendio »

Sa voix n'était qu'un grondement, presque aussi basse que celle d'un animal. Son sort ne toucha malheureusement que le bout de la cape des assaillants et un juron s'échappa d'entre ses lèvres serrées. Il ne supportait déjà pas en temps normal qu'on s'attaque à une femme. Mais s'attaquer à Lily Evans c'était s'en prendre à lui. Et mettre en rogne Sirius Black n'était pas de bon augure. S'il n'avait pas eu à rassurer la rouquine il les aurait poursuivit. Et puis de toute façon il n'avait pas pu réellement distinguer leur visage. Mais il se promettait d'un jour les retrouver. Après quelques respirations pour se calmer il baissa son regard gris vers son amie avant de lever sa main libre pour lui caresser la joue et lui relever avec douceur le menton.

« Que faisais-tu dans l'Allée des Embrumes ? »

Les sourcils froncés il se retint de la sermonner. Après tout elle faisait ce qu'elle voulait non ? Enfin si elle pouvait à l'avenir éviter de se créer des ennuis… Black allait se faire des cheveux blancs avant l'âge.

Paniquant furieusement, Lily se jeta dans les bras de Sirius, et le serra comme une bouée de sauvetage. Lui ne trouva que moyen d’en plaisanter, en lui susurrant d’un ton langoureux qu’il adorait qu’on se jette dans ses bras après avoir crié son nom de la sorte. Boulet, elle vient de hurler de peur, lui il adore ça, sérieux ? En temps normal, elle lui aurait répondu d’un ton de voix amusé, le traitant de Black stupide, de bête corniaud, ou en le charriant sur la liquidité de son sang. Mais pas là. Là, elle avait trop peur pour ça, et elle préférait le serrer entre ses bras crispés de peur pour être bien sûre que personne ne viendrait lui faire du mal. Impossible, avec Sirius comme garde du corps, hein, dites ? Il finit par comprendre qu’il y avait un problème, et il leva les yeux pour fixer les deux sorciers qui tournaient prudemment les talons. Qui fuyaient comme de gros lâches. S’en prendre à une fille seule c’est simple, s’en prendre à un type bâti comme Sirius c’est déjà plus dur. Elle le sentit se figer et sortir sa baguette de sa manche pour la pointer vers les deux affreux et gronder sourdement un sortilège de feu qui, au vu du second grognement de Sirius, loupa très certainement sa cible. Il les aurait poursuivis si elle ne l’avait pas serré aussi fort, certainement. Lily essayait tant bien que mal de se calmer et de se dire qu’elle ne risquait plus rien. Elle avait quitté l’Allée des Embrumes par pur hasard et elle était en compagnie de Sirius Black. Sirius se calma en quelques respirations contrôlées. Lily, elle, peinait à calmer le rythme effréné de son cœur. Avec une infinie douceur, il lui caressa la joue et lui releva le menton, achevant presque de la calmer. Presque. Puis il lui demanda, les sourcils froncés, ce qu’elle fabriquait dans un lieu aussi mal famé. Oui, un lieu où les gens de son sang et de sa maison n’étaient pas du tout acceptés …

« Je me suis perdue ! Je voulais poser des sous à la banque, puis en sortant j’ai vu un Serpentard, j’ai cru que c’était Severus, je l’ai suivi et ce n’était pas lui, et … »

Elle s’assombrit un peu et se ferma comme une huître. Elle n’aimait pas trop parler de Severus, et surtout pas avec Sirius, en fait. Severus la décevait de plus en plus. A traîner avec des Serpentard méprisants et méchants, à s’en prendre aux nés-moldus, à apprendre la magie noire et y prendre goût, et ne pas comprendre pourquoi elle préférait garder ses distances. Elle aurait voulu le croiser, le coincer dans un coin et lui expliquer par a + b sa façon de penser, quitte à hurler un grand coup et se faire insulter, ce qui n’allait pas tarder à arriver. Mais bon, quand même, elle préférait ne pas parler de ça à Sirius. Lui et James aimaient bien passer du temps à pourrir la vie de Severus, lui faire mille et une crasses juste pour s’amuser et passer le temps, activité que la préfète réprouvait. Mais elle n’allait pas lui en parler non plus alors qu’il venait de le tirer d’une très mauvaise situation. Aussi tenta-t-elle de s’égayer un minimum pour ne pas que Sirius se braque encore plus et commence à dire des horreurs sur Severus, comme il adorait le faire.

« Enfin bref je me suis perdue bêtement. Et j’ai pris peur quand je me suis rendu compte que j’étais suivie. Et puis, euh, voilà … »

Puis, se rendant compte qu’elle le tenait toujours fermement serré contre elle, elle le lâcha et recula en rougissant, gênée. Faites qu’il n’aille jamais crâner de ça plus tard, histoire que James Potter ne lui tombe pas dessus comme un gros stressé pour savoir si tout allait bien, deux ou trois semaines après la bataille. Elle releva la tête et cala une mèche derrière son oreille pour reprendre contenance.

« Pas un mot à Potter, hein ? Déjà qu’il est lourdingue, je n’ai pas très envie qu’il en rajoute … »

La fin de sa phrase termina sur un grognement. Début Janvier, Lily doutait fortement que la mort de Peter change quoi que ce soit à l’attitude de James Potter. Pour elle, il était encore l’emmerdeur arrogant et prétentieux qui passait son temps à lui faire des blagues lourdes, peu spirituelles, et qui parfois la faisait pleurer, ce qui énervait Alice à un point tellement impressionnant que même Sirius préférait s’écraser au lieu de défendre son meilleur ami en train de se faire engueuler comme le dernier des gamins. Elle lâcha un profond soupir et s’éloigna prudemment de l’entrée de l’Allée des Embrumes, pour le cas où un vilain monstre baveux et méchant en surgirait pour l’attraper et l’attirer dans ce lieu mal famé. Ou un Serpentard. Ou un fantôme. Parce qu’effectivement, Lily, comme quasi tous les nés-moldus, craignait quand même pas mal les fantômes, vu que les légendes des moldus disaient que les fantômes aimaient jouer des mauvais tours aux humains et n’apparaissaient à leurs yeux que pour les emporter vers la mort. Joyeux. Raison pour laquelle elle fuyait prudemment le Baron Sanglant, et même Sir Nicholas, le fantôme de sa maison, qui était pourtant gentil comme tout. Elle changea vivement de sujet avec un sourire un peu forcé. Elle était encore trop près de l’Allée des Embrumes pour être calme.

« Et toi, tu venais faire quoi ici ? Magasin de Quidditch je présume ? »

Encore un truc que Lily ne comprenait pas, la passion de James, Alice et Sirius pour le Quidditch. Il faut VRAIMENT la convertir cette petite, allez, au boulot Sirius !

« Il est sorti, ce nouveau balai ? Alice m’a cassé les pieds avec ce truc. Comment il s’appelle déjà ? Nimbus 1500 ? »

Et Alice qui piaillait qu’elle le voulait, et patati et patata. Mais bon, un balai de course tout neuf, ça doit coûter vachement cher pour ses moyens de pauvre née-moldue.

« Ca doit coûter une blinde ça, encore … »