Travail et Gryffondor sont deux mots qui, semble-t-il, ne s’accordent pas du tout ensemble, quelle que soit la force de la volonté déployée. Lily se faisait cette désastreuse constatation après avoir remarqué que, bien qu’elle se force de toute son âme, elle ne parviendrait pas à écrire un mot, ou même à se concentrer à cause du bazar qui régnait en maître absolu dans sa salle commune. Les discussions avaient les mêmes points communs, ce qui énervait Lily. A savoir l’assassinat, Dumbledore, les mangemorts, les lettres de menace. Si les conversations étaient les mêmes, pourquoi se sentaient-ils réellement obligés d’en parler tous en même temps ? Bon, chez les Gryffondor, une seule et même voix se faisait entendre, un soutien aveugle et sans faille à Albus Dumbledore, seul garant de la protection de Poudlard contre l’invasion des mangemorts. Lily aurait bien aimé qu’ils changent de sujet de conversation de temps en temps. Par exemple pour parler de la pluie et du beau temps, du classement de telle ou telle équipe au championnat de Quidditch, des devoirs à rendre, des professeurs … Mais pas tout le temps de ça ! C’est dire, elle aurait même accepté de parler Quidditch avec James Potter, supporter ses bravades et son air supérieur pendant qu’il étale sa science infuse sur ce sport magique. D’ailleurs, Potter commençait son petit numéro. Avec un grand sourire, il passait sa main dans ses cheveux, sans la lâcher du regard. Et d’un coup, il se leva en gueulant, très contrarié. Sirius venait de renverser ‘sans faire exprès’ un encrier sur son tee-shirt. Ni une ni deux, il enleva son tee-shirt, provoquant forces gloussements féminins de la part de ses groupies. Et, bien évidemment, il ne la lâcha pas du regard, attendant certainement qu’elle glousse comme les autres pintades de sa basse-cour. C’est à ce moment précis que Lily décida qu’elle en avait plus qu’assez de cette ambiance. Sur un coup de tête, elle rangea ses affaires, se leva en prenant l’anse de son sac, et fixa James droit dans les yeux sans s’attarder sur son torse nu. Le sourire suffisant du Poursuiveur s’effaça doucement sous le regard glacial et un poil méprisant que lui envoya la préfète de Gryffondor et, sans comprendre, il la regarda traverser et quitter la salle commune. Elle s’éloigna du portrait d’un pas raide, descendit quelques étages, et s’appuya enfin à un mur, dans un couloir sombre où elle était toute seule. Lily ne lui avouerait jamais, mais bon, James Potter torse nu … Elle maîtrisa un rire nerveux mais ne put s’empêcher de rougir, se sentant idiote et gênée. Puis elle se reprit rapidement. Il serait bien trop content de savoir qu’il lui faisait cet effet, cet espèce de bellâtre prétentieux qui ne vit que pour lui pourrir la vie et embrasser toutes les filles qui passent …

Un bruit discret la tira de ses pensées, et elle sursauta, se saisissant fermement de sa baguette qui glissait de sa manche. Mais ce n’était qu’un chat. Un joli chat tigré, qui se frotta à ses jambes, ronronnant quand elle lui caressa la tête, avant de disparaître à l’angle du couloir de son pas royal. Nerveuse, elle soupira et rangea sa baguette. Depuis la mort de Peter, depuis l’envoi des lettres de menace anonymes, Lily flippait. Elle avait peur en permanence et détestait vadrouiller seule. Mais on la comprend, après tout, les prochains seront les sangs de bourbe … Les autres sentaient sa peur. Remus lui proposait très souvent de patrouiller ensemble, Sirius et Alice multipliaient les allusions pour qu’elle crache le morceau, James la couvait d’un drôle de regard, à la fois anxieux et protecteur, surveillant chaque personne qui l’approchait. Elle se remit en marche, soucieuse, écoutant les bruits autour d’elle. Bon, elle allait bosser à la bibliothèque, voilà. Mais d’abord elle devait arrêter de penser à James Potter. Même si, d’un côté, mieux valait penser à James qu’à autre chose … Comme Severus par exemple. Lily soupira, épuisée par avance à l’idée de démêler l’écheveau de ses pensées. Son prétendu meilleur ami avait changé. Il faisait ouvertement ami-ami avec des pro-mangemorts de Serpentard, insultait et brimait les nés-moldus, et lui disait la bouche en cœur qu’elle est différente des autres. En quoi ? Elle aussi, elle est une née-moldue, une sang de bourbe comme disent ses amis. Lily sentait venir le jour où il l’insulterait à son tour de sale sang de bourbe. Sirius et James s’étaient bien rendu compte qu’ils s’éloignaient peu à peu, et cela les remplissait de joie. Sauf quand ils voyaient Alice la réconforter alors qu’elle pleurait une nouvelle incartade de son ami Serpentard. Même ses parents le trouvaient mauvais … Quoique ses parents ne sont pas une référence. Depuis quelques temps, son père et sa mère se disputaient beaucoup, et Lily craignait par avance le jour où ils se sépareraient, jour qui finirait bien par arriver, sinon l’un tuerait l’autre. Et tout ça c’était de sa faute. Son père, autrefois sceptique à la magie, y était devenu hostile quand Lily lui avait expliqué qu’une guerre faisait rage chez les moldus. Il avait rejoint Pétunia sur l’idée que la magie c’est le mal, rien ne vaut la normalité des moldus. Et sa femme, folle de rage, défendait Lily becs et ongles, ce qui provoquait de jolies bagarres à la maison. Encore une fois, la rouquine se blâma d’être un monstre. Un monstre chez les sorciers, un monstre chez les moldus … Pourquoi rien n’est jamais simple ?

Brusquement, elle perdit l’équilibre. Elle venait de rentrer dans quelqu’un, ou quelqu’un venait de lui rentrer dedans. Mais vu qu’elle était perdue dans ses songes, la première possibilité est la plus probable … Alors qu’elle ouvrait la bouche pour s’excuser, elle se retourna et reconnut ceux qui lui faisaient face. Puis elle referma la bouche. Bon, eh bien ce sont eux qui lui sont rentrés dedans, ils ne perdent pas une occasion de l’embêter, ceux-là, d’une manière définitive, vu qu’elle s’était retrouvée à l’hôpital plusieurs fois à cause d’eux. Une fois pour coma léger d’ailleurs, ce qui avait provoqué la fureur de ses amis. Bonjour, Evans Rosier. Bonjour, Dave Goujon.

« Tu ne peux pas regarder où tu vas, Evans ?! »
« Ce serait plutôt à vous de regarder où vous allez. »

Sans se faire prier, Dave Goujon l’attrapa par le col pour la plaquer contre un mur. Bizarrement, alors qu’ils lui pourrissaient la vie depuis sa première année, elle n’avait pas peur d’eux. Elle n’avait pas peur de les croiser, de leur tenir tête, de les affronter, même s’ils lui faisaient une tête à chaque confrontation. Par contre, elle détestait être soulevée de terre. Son vertige était à la limite de l’invivable, dès que ses pieds quittaient le sol, elle commençait à paniquer. Là, d’ailleurs, elle sentait la terreur pointer le bout de son nez, non pas parce qu’elle affrontait les Serpentard, mais parce que ses pieds ne touchaient plus le sol.

« Repose-moi immédiatement, ou je te mets quatre heures de colle pour outrage à préfet. »
« Ne me fais pas rire, Evans. Tu as soudoyé qui pour avoir ce poste ? Je croyais qu’on confiait les postes importants aux sorciers, aux vrais … »
« Certainement la raison pour laquelle tu n’es pas préfet, Goujon. Tu as quatre heures de colle et j'enlève dix points à Serpentard. Repose-moi. Tout de suite. »

Piqué au vif, le Serpentard la lâcha … Pour mieux lui envoyer une droite. Lily s’écroula, sonnée, et ne put esquiver un second coup de poing d’une rare violence. C’est vrai que Dave, quand il tape, il ne fait pas dans la dentelle, fille ou garçon. Placide, passive, et ne sachant de toute manière pas se défendre, Lily se protégea de ses bras, serrant les dents pour ne pas gémir sous l’avalanche de coups … Qui s’arrêta d’un coup. Quelqu’un d’autre venait de se pointer, et vu comme il hurlait, les deux Serpentard ne devaient pas apprécier qu’on leur rende les coups. Complètement à l’ouest, Lily ouvrit prudemment les yeux pour voir … Un Gryffondor, ouais, ça c’est sûr, après vu comme le monde est flou on attendra pour l’identification. Bon, en tout cas le Gryffondor semblait en avoir pris plein la tronche aussi. Bien abimé, du sang partout sur le tee-shirt et … Oh, et il crache du sang, joyeux. Il se pencha devant elle, et ce ne fut que là que Lily reconnut la personne. Elle referma les yeux, priant qui pouvait l’entendre que ce ne soit qu’un rêve, et rouvrit les yeux.

James Potter.
Non mais sans déconner … Le destin est salaud quand même. Elle se tire pour ne pas rougir de le voir torse nu, lui envoie un regard glacial et méprisant, et lui, tranquille, il se la joue héros du jour et lui sauve la vie au risque d’y perdre la sienne. Lily se sentait mauvaise et égoïste, sur le coup, et une violente envie de pleurer la saisit à la gorge Elle se comportait comme la dernière des garces et lui était parfait. Peut-être que Sirius avait raison et qu’elle devrait lui laisser sa chance, à James, une chance de lui prouver qu’il n’est pas qu’un connard arrogant qui essaye de lui faire croire qu’elle est l’unique femme de sa vie tout en embrassant d’autres filles à côté.

« Qu’est-ce que tu fais là ?! »

… Mauvais début Lily. Elle ferma les yeux, jura à voix basse, les rouvrit, et lui coupa la parole avant qu’il ne puisse répondre.

« Non désolée, ce n’est pas ce que je voulais dire. Ce que je veux dire, c’est … »

Une violente quinte de toux lui coupa la parole, et elle mit instinctivement ses mains devant sa bouche. Grand bien lui en fit, vu qu’elle toussait du sang. Elle avait du sang plein les mains. Elle les fixa, surprise, et haussa les épaules. Bon, eh bien tant pis, ce n’est pas la première fois, un passage à l’infirmerie et tout sera réglé hein.

« Heu, merci de m’avoir défendu. C’est gentil. Tu as pris des coups à cause de moi. Ca va ? »

Oui oui, elle s’inquiète, vous ne rêvez pas. Puis, d’un coup, sa première question lui revint. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il la suivait pour mieux la protéger ou quoi ?! Et depuis combien de temps il la suit au juste ? Prenant un air légèrement amusé, elle essaya de s’avancer vers lui, grimaçant sous l’effort. Aïe, mes côtes.

« Mais c’est vrai en fait, qu’est-ce que tu fais là, ô mon chevalier servant ? Tu me suivais pour me protéger des grands méchants ? »

C’est tellement mignon. *o*

James n’arrivait vraiment pas à se concentrer. Pourtant, il devait absolument rendre ce devoir de métamorphose. Cette fois-ci, il avait décidé de le faire lui-même. Fait exceptionnel, s’il en est. Depuis la mort de Peter, il avait décidé de s’impliquer un peu plus dans sa vie scolaire. Si jusqu’ici il réussissait bien à l’école, il fallait avouer qu’il ne se donnait pas à fond. Mais maintenant il devait venger son ami, maintenant il avait un but ; devenir Auror. Et pour ça, il faudrait travailler dur, réussir les BUSEs. James ne doutait pas de ses capacités. Mais il doutait de sa concentration. La preuve en direct avec ses regards furtifs et constants en directions de Lily Evans. S’il avait déjà constaté à plusieurs reprises que cette fille le rendait fou, qu’elle le détestait, qu’il l’adorait, Cornedrue ne pouvait pour autant s’empêcher perdre toute retenue dès qu’elle était dans la même pièce que lui. Ce qui arrivait plus que fréquemment étant donné qu’ils étaient dans la même maison. Ah, si seulement elle pouvait succomber à son charme... Que c’est beau de rêver. Une fille gloussa lorsqu’, inconsciemment, James passa sa main dans ses cheveux. Pour toute réponse, le griffon lui servit un regard glacial. Et il espéra que Lily vit ce mépris, mais lorsqu’il tourna les yeux vers elle, elle était plongée dans ses cours. Zut. James savait que l’un des plus grand reproches d’Evans à son sujet est qu’il était un petit dragueur de seconde zone qui ne vivait que pour ses conquêtes. Et il avait décidé de changer ça. Ce n’était pas facile tous les jours, surtout quand une paire de sein comme celle de Pauline McNeven passait devant ses yeux. Alors, il ne pouvait s’empêcher de faire une petite remarque et d’embrasser cette jolie fille. Mais, plus sérieusement, James se contenait vraiment. Pas seulement pour Lily. C’aurait été stupide, vu le peu de chance qu’il avait avec elle. Non, il avait surtout la flemme. Il n’avait plus envie de sortir avec pleins de filles, il se concentrait sur sa vengeance, sur son inquiétude pour ses amis, sur sa tristesse, sur son deuil qu’il n’arrivait pas à faire. Même si le Poursuiveur restait un homme qui aime les femmes, il ne passait plus son temps en compagnie de ses groupies. Et il captait de plus en plus de regards approbateurs de Lily. Juste au moment où il se mettait à désespérer à son sujet. Ca faisait du bien.

Le griffon ferma les yeux. Allez, se concentrer, courage. Passant sa main dans ses cheveux, il soupira et se remit au travail. Alors… expliquer le principe du sortilège de disparition. Facile, il faudrait juste consulter un bouquin pour un théorème... Se mettant à écrire, James écoutait d’une oreille distraite Sirius qui parlait de lui verser de l’encre sur le t-shirt. Mais ouais bien sur. Patmol ne se décourageait pas et essayait d’attirer son attention avec des rires sonores. Levant des yeux amusés, le Poursuiveur écouta son plan machiavélique. Tsss… Sirius était la seule personne qui réussissait à ce que James change d’avis. Et là, il réussit une nouvelle fois. Alors que Cornedrue s’était mobilisé intellectuellement pour faire ce devoir, en quelques mots Sirius réussit à lui faire changer de plan pour les minutes suivantes. Le plan ? Patmol lui verse de l’encre sur le t-shirt, James fait semblant d’être horrifié et enlève son t-shirt. Torse-nu, il réussirait à séduire toutes les filles présentes. Et Lily aussi. Bon plan. Et le premier qui dit que c’est gamin, James lui fourre du PQ dans la bouche. Si on n’est pas gamin à 16 ans à quel âge peut-on l’être, hein ? Aussitôt son accord donné, Sirius versa ‘malencontreusement’ son encrier sur le t-shirt de James. Cris indignés et exaspérés de la part du Poursuiveur. Cris faussement désolés de la part de l’autre Poursuiveur. Avec de grands gestes, James ôta son t-shirt tâché. Regard vers Lily pour voir si elle le regardait. Oui, elle lui lança un regard furtif. Yes ! Passant sa main dans ses cheveux, il lui sourit. Même si ça ne durait qu’un seul instant, il était content qu’elle le regarde. Quelques filles gloussèrent et rirent. James haussa les épaules et continua de regarder la seule fille qu’il désirait impressionner. La fille en question se leva brusquement, le fixa avec mépris et partit rapidement. Oups. Pourquoi elle partait ? Déjà qu’à chaque fois qu’elle disparaissait toute seule elle se faisait tabasser… James frissonna en pensant à la lettre de menace que Lily avait surement reçue.
Haussant les épaules, trop habitué pour être déçu de la réaction de Lily, le Maraudeur monta les marches vers son dortoir et changea de t-shirt. Enfin, de chemise d’uniforme mais bon c’est un détail. Une fois tout beau tout propre, James retourna à son devoir de métamorphose. Et se frappa la tête contre la table. Rho, qu’est-ce que c’est chiant. Sirius lui souffla dans la nuque en riant. Casse-toi, bouffon. D’une voix faussement suave, Sirius lui dit que Lily devait être en train de regretter de ne pas s’être jeté dans ses bras et lui conseilla d’aller la retrouver. Rho, mais casse-toi, bordel. Soupirant, James lui donna un coup sur la tête. Et se leva en fixant son devoir avec énervement. Non pas pour aller rejoindre Lily avec un regard désespéré. Ca, il l’avait déjà fait pleins de fois. Et elle l’avait déjà envoyé balader autant de fois. Peut-être qu’elle avait raison, là n’était pas la question. Ce qui comptait, c’est qu’il perdait peu à peu l’espoir de gagner son amitié, alors ne parlons pas de son amour. Non, s’il se leva, s’il sortit de la Salle Commune c’est pour aller trouver des réponses à son devoir à la Bibliothèque. En fait, c’était bien plus facile de laisser Remus tout faire. Mais bien plus irresponsable, et il fallait qu’il se prenne en main. Fais chier, on n’était pas sensé se prendre en main et penser à ses responsabilités à 16 ans… Grommelant, le Maraudeur prit donc la direction la Biblio. Parce que James est un petit génie en métamorphose mais il n’a aucune idée de comment on est sensé énoncer la formule du théorème de Neimraan. Alors, il fallait faire des recherches. C’est Mumus qui le disait tout le temps : « la biblio est la clé de tous mes problèmes ». Bon, d’accord, Mumus est un malade mais bon, généralement il a raison.

Perdu dans ses pensées, son cours sous la main, James se sentait fier. Ok, chez lui ce n’était pas un sentiment rare mais pour une fois il était justifié. Il allait à la biblio de sa propre initiative. Lunard n’en reviendrait pas. Héhé, quelle classitude, quand même. Il était pratiquement sur que le bibliothécaire serait surpris. Le bibliothécaire le connaissait-il seulement ? OMG, quelqu’un ignorait peut-être sa présence sur cette terre. Il faudrait rétablir cette erreur le plus vite possible en allant plus souvent à la bibliothèque. Et ainsi l’équilibre du monde reviendrait et tout serait bien. Ou presque.
Un cri le tira de ses pensées de grandeur. Ce cri, il le connaissait bien. Son sang se glaça et, lâchant son cours, James se précipita vers la source de bruit. Deux Serpentards tabassaient quelqu’un. Lily. Oh, les salauds. Sans même penser à sortir sa baguette – il a été éduqué par Sirius, le petiot- James se précipita en hurlant sur les viles serpents.

JAMES «LACHEZ LA, BANDES DE CERVELETS DEBILITANTS. »

Ne lui demandez pas où il trouve ses insultes, James n’a même pas conscience qu’il parle. Lorsqu’il attaque, il crie. Que ça aie un sens n’a aucune importance. Il eu juste le temps de voir le regard surpris de Goujon avant de lui envoyer un poing dans la tête. Rosier l’agrippa au col et lui fracassa la tête contre le mur. Poussant un gémissement de douleur, le Gryffondor leva son genou dans le bas ventre du serpent. Alors que celui-ci s’abaissait sous le coup, James lui renvoya son genou dans le menton. Sa tête était douloureuse. Et ce fut pire lorsque Goujon lui renvoya un poing et lui donna un coup de pied à l’estomac. Rosier en profita pour reculer et reprendre son souffle. Le souffle court, James essaya de voir si Lily allait bien. Appuyée contre le mur, elle semblait dans les vapes. James demanda aux serpents de partir. Pour toute réponse, Goujon lui envoya un nouveau coup dans le ventre et lui explosa à nouveau la tête contre le mur. Les yeux brouillés, dans un réflexe de survie et de fureur, James lui donna un coup de tête dans la poitrine ce qui eut pour effet de l’envoyer valser au loin. Profitant que son adversaire soit déstabilisé, James lui sauta dessus et fit pleuvoir sur lui des coups. Goujon recula. Et partit en courant. Rosier, qui était resté comme un crétin à regarder la scène en se tenant les parties, courut à sa suite en lui hurlant de l’attendre. Pauvre con.
James ferma les yeux et s’appuya contre le mur dans l’espoir de ne pas vomir. Il réussit. Reprenant son souffle et ses esprits avec grandes difficultés, il vit, appuyée sur l’autre mur, que Lily aussi réussissait à se tenir droite. D’un geste nerveux, il s’essuya la figure et constata qu’il pissait le sang. Comme d’hab. Toussant un peu, il vit du sang apparaître sur sa main. Comme d’hab aussi. James se redressa aussi bien qu’il pu et se rapprocha, inquiet, de Lily. D’une voix légèrement agressive, elle lui demanda qu’est-ce qu’il foutait ici. Se figeant, le griffon détourna le regard. Elle allait croire qu’il la suivait. Pour une fois que ce n’était pas le cas…
Se reprenant rapidement, Lily lui demanda pardon. Elle fut coupée par une violente quinte de toux. Un peu effrayé de la voir cracher du sang, James posa une main inquiète sur son épaule. Oh mon dieu, quels salauds… comment avaient-ils pu taper quelqu’un d’aussi mignon ? Comment avaient-ils pu la faire saigner ? Ils méritaient de souffrir bien plus encore. Lorsqu’elle reprit la parole pour lui demander si ça allait, James ne put s’empêcher se sourire d’un air niais. Trop heureux et trop surpris pour s’en rendre compte, il acquiesça rapidement de la tête. Ce qui eut pour effet de le faire grimacer, une violente douleur lui perçant le crâne. Généralement, Lily lui donnait un coup en lui reprochant d’être intervenu. Généralement, elle disait qu’elle préférait ne pas recevoir d’aide du tout plutôt que de recevoir la sienne. Et à chaque fois, il devait accuser le coup. Pas cette fois-ci. Il en était trop heureux pour se soucier d’avoir l’air crétin.

LILY « Heu, merci de m’avoir défendu. C’est gentil. Tu as pris des coups à cause de moi. Ca va ? »
JAMES « Ne t’inquiète pas, j’ai connu pire. Rosier n’est pas capable d’aligner deux coups de poings. »

Les cheveux de Lily-ses magnifiques cheveux de feu- étaient collés par le sang au niveau du front. Elle saignait encore légèrement à cet endroit. James effleura la blessure du bout des doigts, impressionné comme à chaque fois qu’il la voyait blessée.

JAMES « Et toi, ça va ? Qu’est-ce qui leur à pris ? »

Question stupide mais question d’usage. Il savait très bien pourquoi ces connards s’en prenaient à elle mais il ne voulait pas que ça devienne un stéréotype ; c’est parce que je suis une née-moldue. Il espérait toujours entendre une autre justification ; je leur ai volé leur devoir, ils m’en voulaient d’avoir eu des meilleurs points qu’eux. Qu’importe, tant que ce soit une explication rationnelle.
Continuant sur sa lancée, Lily lui demanda ce qu’il faisait ici. Lorsqu’elle parla de lui comme un chevalier servant, James sourit à nouveau. Et toussa. Du sang se projeta à nouveau sur sa main. Ok, c’était le club des éclopés, ici.

JAMES « Pas vraiment, princesse. Tu ne vas pas me croire mais je me rendais à la bibliothèque pour un devoir de métamorphose… Mais si tu veux mon avis, c’est le destin qui m’a désigné pour te sauver X) »

Le pire c’est que même s’il le disait sur un ton d’ironie, il y croyait pratiquement. Le destin le liait à Lily Evans, c’était clair et net. Alors s’il devait être son chevalier servant, son protecteur, il n’hésiterait pas.

Potter torse nu. Oh mon Dieu quel spectacle … malgré cela, la préfète ne s’autorisa même pas un rougissement, et se contenta de fixer son pseudo-camarade d’un regard froid et hostile. Elle commençait à être fatiguée de son comportement, des attitudes qu’il prenait quand elle était dans les parages. Il se comportait comme un con, dans le seul but d’attirer son regard, et c’était lassant. Elle ne pouvait plus travailler tranquille dans sa salle commune quand Potter était là, il trouvait toujours le moyen de la déconcentrer, en allant lui parler d’un air sûr de lui ou en provoquant un évènement qui la forçait à lever les yeux, comme maintenant. Serrant les doigts autour de sa plume de paon, elle craqua, et rangea ses affaires, puis se leva et quitta la salle commune. Mieux valait ça plutôt que de se pointer devant James Potter et lui expliquer de vive voix ce qu’elle pensait de son comportement puéril et immature. Ou alors qu’elle craque et commence à rougir à cause de … Oui bon, il est torse nu, ce n’est pas un spectacle déplaisant ! Elle s’éloigna de sa salle commune et souffla un grand coup, essayant d’oublier cette image. Sors de mon esprit, ô image de James Potter torse nu. Soupirant, elle se remit en route, ressassant ses sombres pensées. Ses parents qui se disputent en permanence, sa sœur qui en rajoute une couche, Remus qui est un loup-garou, le meurtre de Peter, les enfants de mangemorts présumés qui se rengorgeaient comme des paons, les maraudeurs qui enquêtaient, James qui la couvait du regard en permanence pour veiller à ce qu’il ne lui arrive rien … Ah, celui-là alors. Esquissant un petit sourire, elle raffermit sa prise sur son sac de cours, replongeant dans ses songes. Aussi ne vit-elle pas arriver deux Serpentard, à savoir Evan Rosier et Dave Goujon, qui eux la virent parfaitement arriver. Seule. Sans personne. Sans Remus qui patrouillait avec elle, sans James ou Sirius qui la suivaient comme deux gardes du corps imposants, sans Alice ou Marlène qui la suivaient comme deux ombres mortelles et dangereuses. Et blam le choc. Goujon l’attrapa, la colla contre un mur, et aussi sec Lily le colla quatre heures et fit sauter dix points à Serpentard, ce qui ne dut pas plaire au vert, qui la lâcha pour lui coller un magistral coup de poing dans la mâchoire.

Dave Goujon n’était malheureusement pas connu pour sa douceur à l’égard des femmes, aussi la frappa-t-il comme il aurait frappé un homme. Avec une résignation fataliste, Lily entendit sa mâchoire craquer d’un ton fort sinistre, et elle s’écroula au sol, sans oublier de heurter le mur avec l’arrière de son crâne. Une fois tombée au sol, elle eut le réflexe salvateur de se protéger de ses deux mains, se roulant en boule comme un hérisson acculé, ce qui ne la protégea pas des assauts répétés des deux Serpentard. Serrant les dents au maximum, elle avait du crier de douleur un peu avant, parce que quelqu’un débarqua aussi sec pour se jeter en hurlant sur les deux Serpentard et les massacrer. Tout en se faisant massacrer. Lily, elle, était complètement groggy. Collée contre le mur, elle s’appliquait à respirer calmement et doucement pour ne pas se décoller les poumons, et surtout ne pas se mettre à pleurer de douleur. Parce que oui, ça fait mal, un bon coup de pied dans l’estomac, mine de rien. Une fois sûre qu’elle n’allait pas tomber dans les pommes ou se refaire une nouvelle séance coma, elle rouvrit prudemment les yeux pour voir qui était la personne qui venait de lui sauver la mise. Les referma, adressa une prière muette à un dieu qui passerait par là, et les rouvrit. Non, c’est bien James Potter. Bien amoché, avec un tee-shirt – merci pour la dignité et la fierté de Lily – et qui la regardait avec un air inquiet. Immédiatement, elle devint agressive et lui demanda d’un ton cassant ce qu’il fichait là. Puis elle se mordit la lèvre, se maudit, et s’excusa avant qu’il n’ait pu prendre la parole. Toutefois, elle avait bien vu qu’il avait changé de tête, passant de l’inquiétude à la déception, et elle se sentit coupable. Comme d’habitude. Elle détestait cette situation. Elle venait de le traiter par le mépris et l’hostilité, et lui, il lui sauvait la vie, comme ça, et il s’occupait d’elle en plus. Bon, en fait il faisait toujours ça, et en règle générale elle lui répondait fraîchement qu’elle ne voulait pas de son aide, à lui. Qu’elle préférait ne pas recevoir d’aide plutôt que de recevoir la sienne. Et, évidemment, elle mentait effrontément, ce que le beau Gryffondor ne savait pas. Elle lui demanda, soucieuse, comment il allait, et fut surprise de le voir sourire d’un air niais avant d’hocher la tête rapidement, et grimacer de douleur. Oh, tu as mal à la tête toi aussi ? XD. Il avait posé sa main sur son épaule, et Lily était trop vaseuse pour l’enlever d’un coup sec. En fait c’était bien, cette main sur son épaule, ça l’ancrait dans la réalité et ça l’empêchait de céder à la tentation de tomber dans les pommes, encore. Il toucha la blessure à son front du bout des doigts, arrachant un frisson à Lily, frisson qui remonta sournoisement le long de son dos. Oh il a les mains douces et chaudes ! *o*

« Oh, bah … Je suis une sang de bourbe, ça leur suffit pour me chercher des ennuis. Goujon m’a demandé qui j’avais soudoyé pour avoir mon poste de préfète car seuls les vrais sorciers devraient pouvoir acquérir cette place, je lui ai répondu d’un ton froid que c’était très certainement la raison pour laquelle il ne serait jamais nommé préfet, je lui ai mis quatre heures de colle et j’ai enlevé dix points aux Serpentard … Et voilà. »

Elle avait un ton très détaché, mais cette situation la peinait. Elle en avait marre d’être intruse dans les deux mondes. Sorcière chez les moldus, moldue pour les sorciers, bref, toujours une intruse et jamais acceptée, même si ses amis – ou peu s’en faut dans le cas de James Potter – ne cessaient de lui répéter que c’est la valeur qui fait un sorcier, pas son sang. Tout en l’engueulant parce qu’elle employait le mot sang de bourbe en parlant d’elle. Changeant de sujet, prenant un ton amusé et inquisiteur malgré sa peine – et sa gêne immense – elle lui redemanda ce qu’il faisait là. La suivait-il ? Il lui envoya un sourire charmeur qui la fit fondre, même si elle ne le montra pas, et lui répondit d’une voix veloutée qu’il se rendait à la bibliothèque pour travailler son devoir de métamorphose, et qu’il était sûr que le destin l’avait nommé comme son chevalier servant, princesse. Lily ouvrit grand ses beaux yeux verts, ne pouvant empêcher une légère rougeur lui teinter les joues. Princesse ? Eh bien, entre lui qui l’appelle princesse et Sirius qui l’appelle chatonne, elle est farcie, niveau surnoms glamour. En plus, princesse, c’est trop romantique, surtout venant de sa part ♥. Puis, un détail remonta jusqu’à son esprit. Ses lèvres, ces traîtresses, remontèrent imperceptiblement en un sourire amusé, et elle … Gloussa.

« Tu allais à la bibliothèque ? Toi ? »

Pas gentil de te moquer, Lily. XD. D’un geste tremblant, elle essuya sa blessure à la tempe avant que le sang n’atteigne son œil, et elle se força à respirer calmement pour ne pas partir dans un fou rire hystérique et nerveux, qui vexerait à coup sûr le Gryffondor, ce que Lily ne voulait pas. Pour une fois qu’ils pouvaient se parler sans s’engueuler hein.

« C’était pour le théorème de Neimraan sur le principe du sortilège de disparition, c’est ça ? »

Etale ta science, ma fille. Se forçant à respirer calmement, elle rassembla ses esprits, et même elle eut du mal à croire ce qu’elle allait dire. Et pourtant, elle le dit quand même.

« Je peux t’aider, si tu veux … »

Et parce qu’elle se sentait d’humeur taquine, elle ajouta :

« Ô mon preux chevalier servant. ♥ »

Le souffle court, James dû admettre qu’il n’avait plus la forme. C’est ça de vieillir. Lorsqu’il était encore jeune et fringuant, vers 12 ans, le griffon se prenait tous les coups possibles et s’en sortait toujours avec un large sourire. Aujourd’hui, il s’était ramollit. C’est que toutes ces années passées à Poudlard avaient principalement été occupées dans le bureau de Rusard, à trier des papiers vieux de plusieurs siècles. Tout ça pour dire que James supportait moins de recevoir des coups parce que le temps passé en retenue ne lui permettait pas d’entretenir sa forme physique. Et c’est là que certains sortiront un contrargument frappant comme quoi James Potter serait le Capitaine des Gryffondors et que, du coup, sa forme physique doit être parfaite. A ceci je répondrai qu’on trouve des excuses où on peut –même en retenue- et qu’elles sont faites pour s’en servir. Cependant, il est vrai que notre cher Poursuiveur a un corps d’athlète –il venait d’ailleurs de le prouver à Lily 8D- et c’est pourquoi il réussit à lui seul à faire déguerpir les deux imbéciles de serpents qui s’attaquaient à sa princesse. Mais force était d’avouer qu’il n’en ressortait pas avec un large sourire aux lèves, bien au contraire. S’inquiétant pour l’état de santé de la préfète, James dut cependant commencer par retrouver son souffle avant de pouvoir s’approcher d’elle. Au risque de l’éclabousser par une pluie de postillons sanglants. Charmant. Donc rester à distance pendant quelques secondes histoires d’éviter de tuer le romantisme de ce sauvetage.
Une fois qu’il eu retrouvé toute ses capacités, physique et intellectuelles, il s’approcha enfin de Lily. Le griffon était trop ravi de voir qu’elle acceptait sa présence. Généralement, elle l’accueillait par une série d’insultes bien senties. Là, rien. Ou presque rien, mais bon, James n’allait pas faire la fine bouche. Pour une fois que la fille de ses rêves daignait lui adresser la parole de manière gentille. Les yeux brillants d’émotion, il lui toucha le front d’un air inquiet. Elle saignait. Le poursuiveur l’avait déjà vue beaucoup plus amochée, il l’avait déjà gardée alors qu’elle était dans le coma mais pourtant son anxiété était toujours aussi grande. Surtout depuis la distribution de ce joyeux courrier où la moitié de Poudlard avait reçut des lettres de menaces. James aurait fait beaucoup pour pouvoir utiliser la lettre de Lily pour se rouler une clope. Ca lui aurait fait beaucoup de bien de voir ces menaces s’évaporer ainsi en une légère fumée grisâtre. Mais il n’avait pas osé la lui demander. Il s’était contenté de voir disparaître sous doigts les menaces de Patmol et Lunard en espérant que le geste symbolique aurait quand même une petite influence sur le futur.
Lorsqu’il lui demanda ce qui s’était passé, connaissant déjà parfaitement la réponse, James ne put s’empêcher de prendre une voix faussement étonnée. Comme si c’était étonnant que Lily Evans, née-moldue, se fasse tabasser. Ce qui aurait été réellement novateur c’aurait été de voir Goujon et Rosier lui sourire et passer à côté d’elle sans rien dire. Mais apparemment ces crétins n’aiment pas le novateur, ils suivent leur bonnes habitudes. De toute façon ces habitudes ne pouvaient pas être mauvaises puisqu’ils avaient toujours fait comme ça. Ils n’allaient pas se remettre en question non plus ! Absurde.

JAMES « Faut pas leur en vouloir, ce ne sont que de pauvres Sang-Pur. Quand l’espèce se reproduit trop entre elle, il y a des neurones qui disparaissent en chemin. Pauvres consanguins que nous sommes… apparemment Remus et Sirius ont eu plus de chance à ce niveau là. »

Mais pas lui, pas James. Sourire légèrement ironique. Non, ne croyez pas que c’est de la fausse modestie. Le griffon a une réelle autodérision. Même s’il n’en pense pas un mot. Eh, c’est qui qui est animagus en cinquième année ? C’est qui qui bosse jamais mais est toujours l’un des meilleurs élèves de son année ? C’est son lui-même. Pas besoin d’être prétentieux pour se rendre compte qu’il était très doué. Cependant, il savait bien qu’avec Lily ce genre de fierté mal placée ne jouerait pas en sa faveur. Du coup, il optait pour l’autodérision puisqu’il était aussi très fort à ce jeu-là.
Il sourit à nouveau lorsqu’il annonça qu’il se dirigeait vers la bibliothèque. James était prêt à parier qu’elle se mettrait à rire. Mais peu importe qu’elle se moque de lui, elle l’avait appelé ‘chevalier servant’ alors il était prêt à encaisser pratiquement tous les coups maintenant. Pourvu qu’elle continue sur cette voie de la bonne humeur. Lily sourit et… gloussa. Ca devait être la première fois de sa vie que le poursuiveur entendait Lily Evans glousser. Il ne savait pas si c’était un bon signe ou pas.

LILY « Tu allais à la bibliothèque ? Toi ? »
JAMES « Eh oui. Pour un devoir de métamorphose, j’ai besoin de quelques renseignements. »
LILY« C’était pour le théorème de Neimraan sur le principe du sortilège de disparition, c’est ça ? »

James acquiesça en silence, les mains dans les poches. Mains qu’il avait précipitamment retirées de la tempe de Lily lorsqu’il s’était rendu compte de son geste. La jeune fille s’essuyait d’ailleurs le front d’un geste fébrile. Un peu nerveux, se rendant compte qu’il s’était approché d’elle beaucoup plus près que d’habitude, le griffon recula d’un pas. Histoire qu’elle puisse un peu respirer. Mais la nervosité de James n’était pas seulement due à cette proximité. Ca, il n’arrêtait pas de l’énerver avec, parfois exprès, se rapprochant sans cesse de Lily pour admirer ses beaux yeux -généralement furieux de cette approche non désirée. Non, cette fois-ci, ce qui le déstabilisait c’est que ces beaux yeux souriaient. Il n’avait pas l’habitude… et ça le faisait fondre. James avait peur qu’elle lise dans son regard, qu’elle voie à quel point il était touché et déstabilisé devant cette marque d’amitié. Depuis toujours, il avait joué le gros dragueur insensible… et le voilà qui devenait super nerveux devant ses yeux… Merde, quel con.
Toujours en souriant –mon dieu qu’elle a un beau sourire-, Lily lui demanda si elle pouvait l’aider pour le théorème de Neimraan. S’il avait été déstabilisé par son attitude ouverte et amicale, là il du prendre sur lui pour ne pas ouvrir de grands yeux et lui demander qui elle était et qu’avait-elle fait de Lily Evans. Et il craqua complètement lorsqu’elle conclut par ‘mon preux chevalier servant.’ OMG, merci seigneur d’avoir fait que Sirius ne soit pas dans les parages. Il se serait foutu de sa gueule des jours durant. Ce qui aurait sans doute été justifié devant la tête que fit James ; un grand sourire étonné, les yeux brillants. On aurait dit un gosse de 11 ans qui embrasse une fille pour la première fois. Et encore, James doutait qu’il ait été si heureux le jour de son premier baiser.

JAMES « Ce serait bien. J’ai pris comme bonne résolution de ne plus embêter Remus en recopiant ses devoirs, mais le problème, c’est que je n’y comprends rien… »

Petit sourire à moitié gêné à moitié amusé. Genre James comprend rien en métamorphose. Gros menteur, va. Mais bon, si c’est pour passer du temps avec Lily, il ne va pas non plus refuser sous prétexte qu’il doit juste recopier une formule sur son devoir. Non, il va faire le crétin qui ne comprend rien et sa chère princesse lui expliquera longuement le principe du théorème. Ils se créeront enfin une solide amitié jusqu’à ce que la préfète se rende compte qu’elle est folle amoureuse de lui… Mon dieu, qu’il est machiavélique. XD
Plus sérieusement, parce que, non, lui-même ne croit pas à cette petite histoire, il était heureux de pouvoir profiter d’un peu de temps avec Lily.

JAMES « Mais avant, faudrait refermer ces blessures. Bien que ça te donne un air sauvage des plus charmants. XD »

Ce qui n’était pas totalement faux. Sa tignasse rousse ébouriffée, son regard pétillant et ses égratignures lui donnaient un air farouche qui lui allait comme un gant. Elle était sublime, même toute cassée. Sauf que ça devait lui faire mal, et que ces plaies ne devaient pas s’infecter au risque de laisser des cicatrices pas charmantes du tout. Levant sa baguette, il la pointa sur la tempe de Lily pour lui lancer un sort de guérison. Il était expert en ce genres de sortilèges vu le nombre de fois qu’il avait du les utiliser pour soigner Sirius ou se soigner lui-même, d’ailleurs. Sauf que Lily ne faisait peut-être pas confiance en ses dons de guérisseurs.

JAMES « Je peux te soigner, princesse ? »

Appuyée contre le mur, la lionne – ou la tigresse 8D – peinait à retrouver un rythme normal de respiration. C’était dur. Elle venait de se faire hacher menu, encore, par des Serpentard, toujours les mêmes, et une douleur tenace irradiait tout son corps. A chaque fois qu’elle faisait mine de bouger un peu, une onde de douleur lui faisait grincer des dents en lui laissant penser que bon, finalement, l’immobilité c’est super bien aussi ! Et puis il y avait lui. James Potter, juste en face de ses yeux verts. Le mec qu’elle faisait tourner en bourrique en permanence, le jetant, le méprisant, le toisant avec froideur et hostilité. Le mec qui la suivait comme son ombre, qui s’interposait dans toutes les disputes où elle se retrouvait impliquée à cause de son prétendu sang sale. Enfin bref, le mec qui avait arrêté de draguer tout ce qui bouge pour se focaliser sur elle, et exclusivement sur elle. Allez, pari tenu qu’à la Saint-Valentin il l’invite au Salon de Thé. Et pari tenu qu’il n’a pas oublié que son anniversaire est à la fin du mois. L’anniversaire de James ? 27 Mars. Evidemment que Lily le sait voyons 8D. Elle ne lui a encore jamais rien offert, mais s’il continue de se conduire comme ça avec elle, elle fera certainement une entorse à ses principes. Qu’est-ce qui lui ferait plaisir d’ailleurs ? Enfin, là n’est pas le sujet pour le moment, tu viens de te faire tabasser, ma fille, une nouvelle fois, eh oui ! D’un ton ironique, il lui dit que c’était la pureté du sang qui les rendait si cons, pauvres dégénérés consanguins qu’ils sont. Après tout, Remus et Sirius ont été épargnés par ça, heureusement pour eux. Toute à sa douleur, Lily mit un très court moment à capter qu’il ne s’était pas nommé, et elle plissa les yeux, prudente. Oh, il joue la carte de la fausse modestie … Ou celle de la dérision. Lily reprit sur sa lancée, d’un air très sérieux.

« Remus c’est normal, c’est un sang-mêlé. Mais Alice a eu de la chance, et Franck aussi. Ils auraient pu se transformer en gros cons prétentieux, arrogants, imbus de leur personne et persuadés d’être le nombril du monde. »

Lily tint la position sérieuse quelques secondes, puis devant son air dépité, elle ne put esquisser un léger sourire, puis elle tendit la main pour lui ébouriffer les cheveux. Bah tiens il le fait tout le temps lui, Lily aussi elle veut essayer. Surprise, elle se rendit compte que les cheveux de James étaient doux. Doux et soyeux. Brusquement gênée, elle ôta sa main des cheveux du Gryffondor et la ramena contre elle, prétendument pour pouvoir mieux s’appuyer contre le mur. Lâchant un léger soupir qui se transforma en grimace de douleur, elle glissa prudemment le long du mur de briques froides qui lui écorchaient le dos, et écouta James qui lui disait qu’il ne la suivait pas, mais qu’il allait travailler à la bibliothèque. Elle le fixa, surprise, et ne put résister. Elle gloussa. Ce bruit parut surprendre et amuser son camarade, dont les yeux pétillaient étrangement. Calmée, la préfète lui demanda si c’était pour le sortilège de Neimraan, et il acquiesça en silence, tout sourire. Et quel sourire bon Dieu. Si elle le voyait si bien, ce sourire, c’est parce qu’il était très proche d’elle. Très proche. Et brusquement, il recula, enlevant sa main de son front blessé, avant de la mettre dans sa poche, laissant la préfète un peu désarçonnée. Quoi, qu’est-ce que j’ai fait ? Se taisant, elle préféra esquisser un léger sourire, et ce fut à son tour d’ouvrir de grands yeux ronds quand elle lui proposa gracieusement son aide, concluant par une phrase digne des grands récits romantiques. Il hocha la tête, aux anges, pire qu’un gosse de deux ans dans un magasin de couleurs, et la préfète ne put retenir son sourire amusé – et attendri. Il est trop mignon quand il fait cette tête. Il lui répondit d’un air innocent qu’il voulait bien, ayant pris comme bonne résolution de ne plus embêter Remus, mais qu’il n’y comprenait rien. La réponse de Lily fusa, vive et acérée, presque agressive et accusatrice.

« Menteur. »

Elle plissa les yeux et fronça les sourcils, redevenant un court instant la Lily de l’an dernier face au James de l’an dernier, celle qui envoie chier d’un ton agressif celui qui lui tourne autour en charmant d’autres filles à côté. Elle lui faisait bien comprendre qu’elle n’appréciait pas du tout qu’on lui mente. James Potter, des problèmes en métamorphose, alors qu’il est un animagus non déclaré et qu’il accompagne Remus toutes les nuits de pleine lune ? Ouais, et le sang de Dave Goujon va virer au bleu le plus pur. Elle se calma toutefois, quand il sortit sa baguette, lui proposant de fermer ses blessures, bien que cela lui donne un air sauvage des plus charmants. Lily rouvrit les yeux, le fixant d’un air surpris. Sauvage ? Charmant ? Comment ça sauvage ? Si elle avait eu un miroir, elle se serait regardée dedans pour constater. Aussi pencha-t-elle un peu la tête sur le côté, captant son reflet dans les lunettes du capitaine. OH MON DIEU. Cette tignasse ébouriffée et ces plaies partout, c’est elle ?! Quand il pointa sa baguette vers elle, elle sursauta et recula d’un pas, heurtant le mur de plein fouet. Aïe ><. Elle se massa l’arrière du crâne en grognant et refit un pas vers lui. Vu toutes les bagarres qu’il avait à son actif, il devait être passé maître dans l’usage du sortilège de soin. Lily aurait préféré passer à l’infirmerie, boire une potion bien dégueulasse et guérir en quelques heures … Sauf que James Potter changeait, et que ça lui plaisait. Alors, pourquoi ne pas lui faire un petit peu confiance, juste pour essayer ? Elle le fixa, inquiète, et rendit les armes. Eh non, elle n’aime pas trop qu’on lui lance des sortilèges, la Lily, même venant de ses amis, ou peu s’en faut.

« Bon d’accord, va-y. »

Respire la grande, ça va bien se passer. Enfin, pour le moment, elle avait du mal à se concentrer, le regard de James étant proche du sien. Et quel regard envoûtant, franchement !

Près d’elle, près de Lily. Même très près d’elle. Le griffon se demanda un instant s’il était normal qu’elle ne l’ait pas encore envoyé bouffer la poussière sur le sol. Puis se rappela qu’il devait faire quelques kilos de plus qu’elle. Cependant, le fait qu’elle n’ait pas essayé de le rejeter était plutôt bon signe. Tout joyeux, il se permit donc de se laisser aller à l’ironie malgré la situation dramatique dans laquelle ils se trouvaient, pauvres amis des moldus. Se moquant donc du Sang Pur qui coulait dans les veines de Goujon, de Rosier et de lui-même. Il espérait en même temps faire comprendre à Lily que malgré tout ce qu’elle entendait tous les jours, malgré le fait qu’elle en bavait, le Sang Moldu était noble lui aussi. Sauf que la lionne ne semblait pas l’avoir prit avec humour, elle répondit de manière très sérieuse. James se pinça les lèvres, nerveusement. Mais pourquoi est-ce qu’il faisait toujours la connerie de lancer des blagues pas drôles au moment où il faut absolument éviter de le faire… Lorsque Lily parla de Remus, le Maraudeur ne put s’empêcher de hausser les épaules. Bah, il avait assez de Sang Pur dans les veines pour être un gros con prétentieux lui aussi. Enfin, selon James en tout cas… faut dire qu’il fait déjà à peine la différence entre un né-moldu et un né-sorcier, alors si en plus il fallait catégoriser les sorciers entre Sang Mêlés et Sang Purs. Stop, on arrête là. Après ce serait quoi ? Si le sang est O négatif ou A positif ? Faut pas pousser, hein.
Bref, Lunard avait de la chance de ne pas être l’un de ces serpents prétentieux. Son sang aurait pu l’y amener. Quand à Alice ou Frank, même chose. Ils auraient tous pu se transformer en gros cons prétentieux, arrogants, imbus de leur personne et persuadés d’être le nombril du monde. Heureusement, ce n’est pas le cas.
Tilt.
La lionne sourit et ébouriffa les cheveux de James.
EEEEH, de qui tu parlais quand tu as dit gros con prétentieux arrogant imbu de sa personne et persuadée d’être le nombril du monde ! Il avait rien vu venir le pauvre. Gentiment il accepte de se laisser aller à l’autodérision et BAAAAM, il se fait insulter. Sauf que vu le sourire de Lily et vu ce geste super mignon –ébouriffer ses cheveux-, c’était pour rire aussi. Enfin, on espère. On va dire que c’est une gentille taquinerie amicale, ok ?

JAMES « Gros cons prétentieux, arrogants, imbus de leur personne et persuadés d’être le nombril du monde… ? Je ne vois pas de quoi tu parles ♪. »

C’est ça, faisons genre l’allusion ne nous touche pas directement. Continuant à sourire légèrement, James expliqua que s’il était prêt à être le chevalier servant de Lily Evans, ce n’est pourtant qu’une simple coïncidence qui l’a mené à se trouver sur son chemin et celui de ses agresseurs. En réalité, il allait à la bibliothèque. Si, si. La lionne gloussa. Ce qui en soit est des plus étonnants. Une lionne, surtout quand c’est Lily elle-même, rugit ou ronronne à la limite. Mais glousser !? James lui lança un regard amusé mais surpris. Et c’est précisément au moment où il se mettait à sourire devant la mignonitude de la Préfète qu’il se rendit compte de sa proximité. Oups. Le griffon fit rapidement un pas en arrière et enfonça profondément ses mains dans ses poches. S’il continuait à se montrer si proche, elle risquait de se braquer.
Ce qui ne tarda pas à se produire. Mais pas à cause de la proximité –réduite à 30 cm, d’ailleus- à cause d’une nouvelle connerie. James faillit aller se taper la tête contre un mur. Mais quand arrêterait-il de faire le con à tout bout de champ en la présence de Lily. Ok, il fallait l’avouer, il était tellement nerveux dès qu’elle se mettait à lui parler qu’il arrêtait de réfléchir et s’amusait à se montrer supérieur. Mais merde, gars, t’as pris des résolutions. Le griffon s’était promit d’arrêter de reluquer toutes les filles du château, il s’était promit de se concentrer sur sa vengeance, sur les Maraudeurs. Et sur Lily. Résultat de ses belles ambitions, Lily venait de le traiter de menteur d’une voix des plus glaciales. Okéééé. Alors non seulement il merde complètement mais il doit constater, une fois de plus, que la femme de ses rêves sait toujours tout et n’accepte pas qu’on lui mente. Super, super.
Le Gryffondor leva les mains en signe de soumission et recula encore d’un pas.

JAMES « Ok, ok, j'arrête de mentir. En vérité je dois juste copier une définition…mais sauf que t’as pas besoin de m’accompagner pour ça, alors c’était mieux de dire que je comprenais rien. »

Il détourna le regard en grimaçant légèrement, plutôt gêné par la situation. Oui, il détestait avouer ses fautes. Oui, il détestait montrer à Lily qu’il n’était pas parfait. Et quand les deux s’alliaient c’était encore pire. Regardant le sol et se passant une nouvelle fois la main dans les cheveux, il tenta un petit sourire.

JAMES « Mais…enfin, tu peux quand même m’accompagner. Si tu veux bien. En plus, si tu pouvais m’aider à trouver le bouquin, parce que je me perds tout le temps dans ce labyrinthe c’est grave. XD »

Son sourire s’accentua à cette pensée et il releva les yeux vers la lionne. Cette fois-ci, il ne mentait pas. La dernière fois, il avait du sortir la carte du Maraudeur de sa poche pour retrouver son chemin. Bon, d’accord, il était allé dans la réserve de la bibliothèque et non pas dans la bibliothèque elle-même, mais ça ne changeait rien. Cet endroit était un vrai dédale, impossible de s’y retrouver sans un minimum d’expérience. Et comme ça Lily avait une bonne excuse pour l’accompagner. Parce que James doutait qu’elle l’accompagne sans aucun motif… *confiance en soit \o/*
Il lui proposa quand même de se soigner les blessures avant d’aller à la biblio. Faut dire que la bibliothécaire risquait de faire une attaque en voyant sa chère Lily Evans toute chiffonnée. Mais James prit quand même peine de lui demander s’il avait le droit de lui jeter un sortilège. La connaissant, elle risquait de le prendre mal s’il le faisait sans lui demander son avis. Visiblement, il avait eu raison car elle mit un certain temps à répondre. Elle le regarda d’abord d’un air surpris, se cogna la tête contre le mur sans raison apparente (bon, il a tiré sa baguette de sa poche quoi) –ce qui eut pour effet que James fit un nouveau pas en avant, pour se rapprocher, légèrement inquiet-, puis s’immobilisa et eut l’air de réfléchir longuement. Et là, le Gryffondor se dit que si jamais elle lui refusait son aide, il en mourrait.

LILY « Bon d’accord, va-y. »

Alléluia !

JAMES « Vuluum crurae… »

Les égratignures s’effacèrent aussitôt, faisant place à la jolie peau sans imperfection de Lily. WHAOU, il était amoureux de sa peau. En cinq ans, il n’avait jamais remarqué à quel point elle avait une peau superbe ! Honte à lui. Il lui lança ensuit un sortilège de recurvite hominem, et ses cheveux se remirent en place et effacèrent les traces de sang visibles sur sa figure. Nouveau sortilège appliqué à lui-même.

JAMES « Eh voilà, on est de nouveau sexy ! 8D »

*pan*

Lily sourit. En cet instant précis, James était juste trop trognon, même si elle ne le lui avouerait jamais. Il se faisait du souci pour elle, elle le lisait dans ses yeux, et préférait la savoir en bonne santé, quand bien même lui pissait le sang à une vitesse folle. Il était tout joyeux, certainement parce qu’elle n’avait encore rien dit du fait de sa présence ici. C’est vrai qu’en règle générale, elle l’envoyait balader en bonne et due forme, lui lançant qu’elle préférait rester seule plutôt qu’être aidée par lui. Charmant, j’avoue. Et maintenant ils parlaient gentiment, et elle souriait, enfin, autant qu’elle puisse sourire vu que ça lui fait quand même assez mal, mine de rien. James sembla ne pas comprendre tout de suite la boîte que Lily lui envoyait, selon quoi Alice, Sirius, Franck ou encore Remus ont eu la chance de ne pas être des connards imbus de leur personne. Une lueur passa dans ses yeux, et il ouvrit la bouche, certainement pour protester parce qu’elle ne l’avait pas cité, et avec un sourire, Lily lui ébouriffa les cheveux, le ramenant instantanément au silence. Il fit un sourire un peu idiot, et lui répondit d’un air détaché, comme si l’allusion ne le touchait pas du tout. Lily esquissa un demi-sourire amusé et secoua doucement la tête, comme si elle était désespérée par la capacité de James Potter à foncer dans le tas pour toujours retomber sur ses pattes, enfin presque toujours. Pour le moment, ça va, il se rattrapait plutôt bien, cet affreux petit bonhomme ! Elle laissa passer l’allusion, se contentant de lever les yeux au ciel pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas dupe non plus, voyez-vous. Puis elle lui demanda ce qu’il fichait là, et lâcha un gloussement insolite quand il lui dit avec sérieux qu’il allait à la bibliothèque. Elle cessa de rire quand il commença à lui mentir et ne put s’empêcher de lui faire remarquer avec une certaine acidité agressive, le faisant aussitôt rendre les armes. Elle se calma, un peu gênée de s’être emportée.

« Toi, ne rien comprendre en métamorphoses … C’est comme si je disais ne rien comprendre à l’étude des moldus. »

Il passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, et elle se retint de lui attraper le poignet pour qu’il arrête. Ah et après il dit ne pas être prétentieux, mais ça, si ce n’est pas de la prétention hein. James, un poil amusé, lui demanda quand même de l’accompagner pour qu’il retrouve son chemin dans la bibliothèque, se faisant passer pour un pauvre poussin s’y perdant en permanence sans un guide habitué des lieux. Elle lui envoya un regard étonné. Se perdre dans ce labyrinthe ? Il n’exagère pas un peu quand même ? Non, il n’exagérait pas, il avait vraiment l’air d’un poussin perdu, ou plutôt d’un cerf propulsé de la forêt à la ville. Elle secoua une nouvelle fois la tête, dépitée. Celui-là alors, qu’est-ce qu’il n’inventerait pas pour se faire remarquer hein !

« Hm, d’accord, mais pas de numéro de charme alors ! »

Elle prit son air le plus sérieux, sans trop y croire elle-même. James Potter, en face à face avec elle, ne pas lui faire son numéro de charme ? Autant demander à un serpent de ne pas siffler. En plus il l’avait déjà commencé, son petit jeu de charme, et elle tombait plus ou moins dedans, résistant comme elle le pouvait. Allez Lily, volonté et motivation ! Cependant, quand il sortit sa baguette en lui proposant un petit soin instantané, elle ne put se retenir de sursauter et de reculer, se prenant le mur de plein fouet. Parce qu’en général, quand on pointe une baguette sur Lily, ce n’est pas pour lui faire de bonnes choses, mais plus pour lui lancer des sortilèges et lui faire du mal. Son regard passa de la baguette à James, de James à la baguette, et lui attendait toujours, un peu nerveux. Elle finit par rendre les armes, nerveuse, se disant qu’avec tout ce qu’il avait pris comme castagnes il devait bien maîtriser ce sort. Tout content, il lui lança le sort, et elle loucha un instant sur le bout de la baguette qui s’illuminait, pas très à l’aise, pas très tranquille du tout. Pour rien, vu qu’il ne lui fit aucun mal et que les blessures disparurent. Mine de rien, ça fait un bien fou ! Il fit pareil pour lui, et d’un ton enjoué, dit que ça y est, ils redevenaient sexy tous les deux ! Lily ne put s’empêcher de lui envoyer une nouvelle boîte dans la tête.

« Pour moi sans doute, pour toi … »

Elle le toisa de haut en bas comme s’il était banal, ne s’attarda pas sur ses yeux gris – parce que Lily adore les yeux gris, eh ouais – et finalement lui fit un sourire avant de lui envoyer un coup de poing amical dans l’épaule. Et faire une boulette.

« Allez Potter je plaisante, évidemment que tu es sexy. »

Tilt.
Oups, elle n’aurait jamais du dire ça. Elle baissa les yeux en le voyant sourire comme un perdu, et en baissant les yeux, elle se rendit compte que son tee-shirt était foutu. Un tout petit peu déchiré de partout, quoi. Ecarquillant les yeux, elle attrapa les bords de son tee-shirt et le tira un peu avant de lâcher un soupir défaitiste.

« Mon tee-shirt est fichu … Pffff, génial u.u »

Ah bah ouais, Lily ça l’embête de pourrir ses fringues, disons qu’elle ne peut compter que sur sa bourse scolaire pour acheter ses fournitures, ses habits et tout ça, alors quand elle peut en pourrir le moins possible, elle s’arrange. C’est ça d’avoir des parents en instance de divorce et une mère chômeuse, j’ai envie de dire. Avec un profond soupir, elle lâcha son tee-shirt et referma sa cape de Gryffondor dessus, autant pour ne plus le voir que pour ne pas qu’il puisse être vu. Déjà qu’elle en prenait plein la gueule parce qu’elle est une née-moldue – une sang de bourbe qu’ils disent – il était hors de question qu’ils continuent en disant qu’elle n’avait même pas de quoi se payer des fringues décentes. Calant une mèche derrière son oreille, elle releva les yeux vers James.

« Bon, euh, on y va, à la bibliothèque ? »